Le jugement dernier

30/12/2022 | Enseignements

Nous croyons au châtiment de l’enfer et aux peines éternelles, jugement divin, d’abord destinés au diable et à ses anges selon ce que dit premièrement Jésus:

« Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 26.41); mais aussi l’apôtre Paul: « Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? » (1 Corinthiens 6.3).

D’une certaine manière, nous croyons qu’ils sont déjà condamnés (2 Pierre 2.4; Jude 6). Satan est déjà jugé, nous dit le Seigneur dans Jean 16.11 et la question que les démons lui ont posé dans Matthieu 8.29 prouve qu’ils savent pertinemment quelle sera leur destinée éternelle: « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? ». Ainsi, le diable et ses anges savent qu’ils seront jetés dans l’étang ardent de feu et de soufre et qu’ils souffriront éternellement pour leur rébellion (Apocalypse 20.10).

Nous croyons toutefois que tout incroyant ou impie les rejoindra après avoir passé en jugement devant Dieu, dernier moment clé de l’Histoire, pour rendre des comptes de sa propre vie, tant en pensées qu’en paroles et en actes (Apocalypse 20.11-15). Jésus-Christ a fermement souligné cette vérité par diverses déclarations où il parle « du jour du jugement » concernant tous les hommes (Matthieu 10.15; 11.22; 11.24; 12.36; 12.41; 12.42; Luc 10.14; 11.31; 11.32).

Il affirme néanmoins que les justes échapperont à cette réalité:

« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24); « Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28-29).

Ainsi, lorsque l’apôtre Paul s’adresse aux croyants pour leur rappeler leur comparution devant le tribunal de Christ (2 Corinthiens 5.10; Romains 14.10), nous croyons qu’il ne s’agit pas là d’un jugement concernant leur salut mais de l’évaluation de leur oeuvre en vue des récompenses promises:

« Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’oeuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun. Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu » (1 Corinthiens 3.10-15).

Les paraboles des talents et des mines s’appuient sur cette vérité (Matthieu 25 et Luc 19) et l’Écriture parle aussi des différentes couronnes qui attendent les élus (1 Corinthiens 9.25; 2 Timothée 4.8; Jacques 1.12; Apocalypse 2.10; 1 Pierre 5.4).

Devant le grand trône blanc se tiendront donc toutes celles et tous ceux qui, dans cette vie, n’auront pas été en communion avec le Seigneur, dans la pureté de la foi et selon le témoignage de l’Évangile. Ce sont ceux dont le nom n’est pas inscrit dans le livre de vie. Ceux qui auront professé la foi mais qui en auront renié ce qui en fait la force, en mettant de côté la sanctification, nécessaire au salut (Hébreux 12.14), seront aussi concernés par ce dernier jugement:

« Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Matthieu 7.21-23).

Comme tout jugement a été remis à la personne du Fils dans la Trinité (Jean 5.22; Actes 10.42; 2 Timothée 4.1), nous croyons que celui qui siègera sur le grand trône blanc n’est autre que l’Agneau qui a vaincu. Comme le dira Henry C. Thiessen: « Dieu est le juge de tous (Hébreux 12.23), mais c’est par Jésus-Christ qu’il accomplira son oeuvre ». Ce jugement aura pour but de sceller définitivement le sort de ceux qui auront persisté dans leur péché, sanction que l’apôtre Jean appelle « la seconde mort », jugement irrévocable infligé dans une réalité physique, morale et spirituelle; car l’incroyant ressuscitera au dernier jour pour être jugé (Jean 5.29).

En disant cela, nous récusons avec force toute notion de seconde chance ou de purgatoire après la mort et encore plus de réincarnation ou d’une possibilité d’une nouvelle vie pour essayer de rejoindre la présence de Dieu et racheter sa vie. Les Saintes Écritures ne font jamais mention de ces inventions humaines qui trompent les hommes et les égarent encore de la simplicité de l’Évangile. C’est de son vivant et dans ce corps qu’il faut faire la paix avec Dieu, sur la base de l’oeuvre parfaite de Jésus-Christ, selon ce que déclare l’apôtre Paul:

« Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu! » (2 Corinthiens 5.20);

mais aussi selon ce que dit l’auteur de l’épître aux Hébreux: « Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire: Aujourd’hui! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché » (Hébreux 3.13).

Il ajoute: «  Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut » (Hébreux 9.27-28).

« La seconde mort » – ou le châtiment du jugement dernier – signifie la complète et éternelle séparation des pécheurs d’avec Dieu dans le remord et le tourment. Nous récusons avec force tous ceux qui pensent que la destruction des méchants sera une annihilation complète de leur existence dans l’au-delà. Il n’existe pas d’extinction dans l’éternité. « Périr » ou « être détruit » dans la Bible ne signifie pas « ne plus exister ». Cela signifie être jugé et être éloigné de la gloire divine en décrépitude. Le chant funeste du prophète Ésaïe à propos du roi de Babylone éclaire à ce sujet:

« Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, pour t’accueillir à ton arrivée; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire: Toi aussi, tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture » (Ésaïe 14.9-11).

Selon Jésus, être jeté dans le feu de la géhenne, c’est tomber dans un lieu où il n’y a que des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 8.12; 13.42; 22.13; 24.51; 25.30; Luc 13.28). C’est donc un lieu terrible, une prison éternelle de laquelle on ne ressort pas! La parabole du riche et du pauvre Lazare dans Luc 16 est très claire à ce sujet. Il y a un abîme qui sépare les justes des injustes dans l’au-delà, de manière à rendre impossible le passage du lieu de la condamnation à la félicité. Jésus dit même que dans ce lieu, utilisant une autre métaphore, « le ver ne meurt point et le feu ne s’éteint point » (Marc 9.48). Dans Apocalypse 14.11, nous voyons que la fumée du tourment des adorateurs de la Bête monte « aux siècles des siècles ». Les peines sont donc bel et bien éternelles!

En pointant cette réalité, Jésus donne une autre parole très forte. Il dit: « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Luc 10.28). La géhenne est le lieu où l’on est face éternellement à ses péchés pour avoir refusé l’offre de salut en Jésus-Christ. Et comme le péché n’est point extérieur à l’homme mais en l’homme, le châtiment, c’est la souffrance du péché lui-même et de tout ce qu’il implique sans plus aucun accès à la présence du Seigneur. Ainsi, la seconde mort est le lieu où l’on n’expérimente plus une seule goutte de la grâce divine qui seule peut rafraîchir l’âme altérée.

Le riche n’a-t-il pas dit: « Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme » (Luc 16.24)?

Le prophète Daniel ajoute: « En ce temps-là… plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle » (Daniel 12.1-2).

Après avoir dit tout cela, l’Écriture suggère qu’il y a diverses degrés de condamnation. Jésus dit dans Luc 12.47-48:

« Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié ».

Il dit aussi dans Luc 20.47, concernant les hypocrites, « qu’ils seront jugés plus sévèrement ».

Pour conclure, l’enfer est le lieu où l’on meurt éternellement sans s’éteindre dans la souffrance et le tourment. « Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? » demande alors Jésus aux scribes et aux pharisiens (Matthieu 23.33). Ce lieu terrible existe parce que le péché existe et que le pécheur doit être jugé. Le Dieu d’amour que nous servons est aussi le Dieu de justice. Ainsi, cette réalité concerne tous les hommes parce que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Le seul moyen d’échapper au jugement dernier et au châtiment qui lui est lié est de recevoir Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, le seul qui a payé le prix de nos fautes par sa mort expiatoire. En Christ, le croyant est déjà jugé. Son péché est jugé. Mort en Christ, il peut ressusciter à la vie impérissable de Christ. Ainsi, et seulement ainsi, peut-il être sauvé, tout cela, par la foi:

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3.16-18).

Un dernier texte mérite notre attention. L’apôtre Paul écrit aux Romains:

« Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité. Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance? Mais, par ton endurcissement et par ton coeur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses oeuvres; réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité; mais l’irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l’injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec! Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes » (Romains 2.2-11).

 

Philippe Bergamini
Pasteur