La Trinité

30/12/2022 | Enseignements

Nous croyons en un seul Dieu (Deutéronome 6.4; Jacques 2.19) qui est existe éternellement en trois personnes: Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

En confessant ce Dieu trinitaire (appelé aussi Trinité), nous croyons que le seul vrai Dieu, qui mérite l’adoration, est constitué d’une essence unique et indivisible et que celle-ci est pleinement dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit. On dit alors que les trois personnes de Dieu, bien que distinctes les unes des autres, sont co-égales dans chacune des perfections de l’essence divine; c’est-à-dire que cette essence divine, non composée, existe réellement dans chacune des trois personnes de la Trinité au point que chacune de ces trois personnes est Dieu au sens strict du terme bien qu’il n’y ait pas trois dieux mais un seul Dieu. C’est le plus grand mystère de la foi. Comme le dira quelqu’un: « La Trinité fait partie de la vie intérieure de Dieu, et seuls ceux qui partagent cette vie peuvent la connaître ».

Cette essence divine, une et indivisible, est composée de tous les attributs divins: éternité, infinité, omniprésence, omniscience, omnipotence, souveraineté, sagesse, sainteté, justice, fidélité, amour, miséricorde, bonté, etc… Ce sont les perfections invisibles dont l’apôtre Paul parle dans Romains 1.20 lorsqu’il écrit:

« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages ».

Que nous ayons affaire à ce mystère dans l’Écriture, cela va de soi car la Parole de Dieu nous met face à plusieurs affirmations. Tout d’abord, elle affirme qu’il n’y a qu’un seul Dieu (Marc 12.29; Romains 3.30) et que toutes les idoles des hommes sont vanité et néant, des faux dieux (Psaume 96.5; Ésaïe 40.18; Habakuk 2.19; 1 Corinthiens 8.4). Elle affirme aussi que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu. Elle affirme encore que le Père est une personne à part entière qui n’est pas le Fils, que le Fils est une personne à part entière qui n’est pas le Saint-Esprit et que le Saint-Esprit est une personne à part entière qui n’est ni le Père ni le Fils. Ainsi, sans employer le mot Trinité, la Bible nous place face à cette confession de foi que nous professons sur la nature de Dieu au point, comme le Symbole d’Athanase l’exprime, que « nous adorons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’Unité, sans confondre les personnes ni diviser la substance » (ou l’essence).

Que le Père soit une personne à part entière et qu’il soit Dieu, cela est évident et ne mérite pas une longue argumentation. Jésus lui rend hommage comme tel ainsi que tous les apôtres (Matthieu 5.48; 6.9; Jean 6.46; 16.27; Romains 15.6; 1 Corinthiens 8.6; 2 Corinthiens 1.3; Galates 1.1; 1 Pierre 1.3). Comme une personne, le Père a un nom (Luc 11.2; Jean 5.43; 12.28). Il a une volonté (Matthieu 7.21; Jean 6.40; Galates 1.4). Il parle, ressent, pense, exprime et agit au point que Jésus pouvait dire:

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné » (Jean 8.28).

Innombrables sont les références qui parlent de la personnalité et de la divinité de Dieu le Père. Il suffit de s’attarder, par exemple, sur le langage de Jésus. En effet, ce dernier utilise de façon interchangeable l’expression « votre Père qui est dans les cieux » et « Dieu » dans Matthieu 6.26 et 30. Il considère donc bien que le Père dont il parle est Dieu à part entière. De plus, il ajoute: « Dieu est Esprit » (Jean 4.24) et il définit ainsi sa nature. Ce Père est invisible et habite une lumière inaccessible (1 Timothée 6.16). Il est plus grand que tout ce qui existe car il est hors de tout et au-dessus de tout. Il est le Père de la Création et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est sans mesure, glorieux, ni créé, ni engendré, ayant la vie en lui-même. C’est avec ce Dieu-là que Jésus n’a pas estimé comme une proie à arracher son égalité (Philippiens 2.6).

Le Père est omnipotent (Matthieu 19.26), omniprésent (Matthieu 6.4, 6), omniscient (Matthieu 6.8; Luc 16.15), vrai (Jean 3.33), juste (Jean 17.25) et vivant (Jean 6.57). On peut être en communion avec lui, à cause de l’oeuvre de son Fils Jésus-Christ (1 Jean 1.3) et la vie éternelle, c’est le connaître (Jean 17.3).

Que le Fils soit une personne à part entière et qu’il soit Dieu, cela est aussi évident. Jésus est appelé « le Fils de Dieu » (Marc 1.1; Romains 1.4; 1 Corinthiens 1.9; 1 Jean 4.15) et il a reçu un nom qui est au-dessus de tout nom (Philippiens 2.9). Toute l’incarnation nous prouve que le Christ est une personne à part entière, distincte de son Père, sorti du Père, et il suffit de mentionner sa vie de prière pour le souligner. En effet, il y a un « je » et un « tu » dans la communion du Père et du Fils:

« Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l’heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés » (Jean 17.1-2).

Nous ne devons donc pas confondre le Fils avec le Père et nous rejetons alors toute forme de modalisme ou d’unitarisme dans quelconque confession de foi que ce soit.

Le prologue de l’Évangile de Jean affirme sa pré-existence: « Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu » (Jean 1.1). Tout est dit dans ce verset de l’Écriture. Jésus, Verbe divin, était avec Dieu et était Dieu dès le commencement, c’est-à-dire dès l’origine de toutes choses. Il était déjà là avant que le monde fût et tout a été fait par lui et pour lui (Colossiens 1.16). Il est l’éternel engendré (Jean 1.18). De Dieu qu’il était, il s’est fait homme, assumant l’humanité sans perdre sa divinité, se dépouillant de ses honneurs sans perdre sa gloire, il s’est rendu serviteur de tous en acceptant la mort, la mort sur la Croix. Ses attributs divins étaient voilés dans l’incarnation mais ils étaient intacts et il en a soumis les prérogatives à son Père qui est dans les cieux. Une vieille inscription latine pourra donc dire: « J’étais ce que je suis: Dieu. Je suis devenu ce que je n’étais pas: Homme. Je suis Jésus-Christ: Dieu et Homme ». 

Jésus-Christ, Dieu le Fils, est éternel (Apocalypse 1.7-8); omniscient (Jean 2.24-25, Apocalypse 2.23); omniprésent (Matthieu 18.20; 28.20; Jean 1.48-50); omnipotent (Jean 2.11, Hébreux 1.3). Il est immuable (Hébreux 13.8), saint (1 Jean 3.5; Luc 1.35), vérité (Jean 14.6) et vie (1 Jean 5.20). Il est réellement Parole faite chair, vrai Dieu de vrai Dieu, lumière de lumière.

Ainsi, les disciples ont raison de l’adorer comme Dieu (Matthieu 28.17; Jean 20.28). Dieu le Père lui-même l’a demandé:

« Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l’adorent! » (Hébreux 1.9).

C’est pourquoi, plusieurs apôtres déclarent sans aucune gêne qu’il est Dieu au même titre que le Père (Romains 9.5; Tite 2.13; 1 Jean 5.20-21). Les doxologies que contiennent le Nouveau Testament à son sujet lui attribuent la gloire au même titre que les doxologies de l’Ancien Testament le faisait pour Dieu (Comparer 1 Chroniques 29.10-11 à 2 Pierre 3.18 ou Apocalypse 4.11 et 5.9-10 par exemple).

De plus, Jésus lui-même demande à ses disciples de lui adresser des prières (Jean 14.14; 15.16; 16.23-24). S’il n’était pas Dieu, il ne l’aurait pas fait. Étienne, premier martyr de l’Église, le fait quand, tombant sous les pierres, il s’écrit: « Seigneur Jésus, reçois mon esprit!… Seigneur, ne leur impute pas ce péché! » (Actes 7.59-60). À Damas, Ananias exhorte Paul d’invoquer le nom de Jésus (Actes 22.16) et plus tard, ce dernier écrit que « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10.13).

Nous pouvons aussi associer la crainte de l’Éternel à son honneur (la crainte de Christ). En effet, notre Seigneur Jésus-Christ inspire la même crainte dans le coeur des croyants que l’Éternel ne l’inspirait pour ses fidèles dans l’ancienne économie:

« Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur. Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur » (Colossiens 3.22-24).

L’apôtre Paul dira finalement: « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2.10). Nous retrouvons donc en Jésus-Christ, tous les attributs de l’essence divine. Lui-même est conscient de cela puisqu’il déclare ouvertement pouvoir pardonner les péchés, se faisant l’égal de Dieu (Marc 2.8-10); et il parle des anges de Dieu comme de ses anges (Matthieu 13.41). Lors de son procès, on l’accusera de se faire Fils de Dieu (Jean 19.7). S’il ne l’était pas, il aurait eu une formidable opportunité de corriger une mauvaise interprétation à son sujet. Mais il ne le fera pas car il se considère comme Dieu le Fils tout en étant parfaitement homme. C’est le mystère de la double nature de Jésus-Christ.

L’Église a de tout temps célébrer la gloire du Seigneur et elle continuera de le faire car elle est l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par son propre sang (Actes 20.28). Il a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28.18) et il règne en majesté! Celui qui a vu le Fils a vu le Père (Jean 14.9). Celui qui a le Fils a la vie (1 Jean 5.12).

Que le Saint-Esprit soit une personne à part entière et qu’il soit Dieu, cela est aussi évident. Il est appelé « le Consolateur » par Jésus (Jean 14.16) et non « la consolation » s’il n’était qu’une force impersonnelle ou qu’un souffle, comme le prétendent certains. Toutes les composantes d’une personne se retrouvent en lui, comme l’intelligence (Romains 8.16); la volonté (Actes 16.7; 1 Corinthiens 2.11) et les sentiments (Ésaïe 63.10; Éphésiens 4.30). On peut l’attrister et lui désobéir.

« Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu » dit Paul aux Corinthiens (1 Corinthiens 2.11). Pensons-nous un seul instant qu’une force impersonnelle puisse connaître quoi que ce soit d’un Dieu personnel? C’est incongrus. Si, à cause de notre intelligence limitée, nous ne pouvons rien sonder de Dieu, il n’en est pas de même avec celui qui est l’Esprit de sagesse et de connaissance et qui connaît toutes choses, étant Dieu lui-même!

Du reste, nous devons noter que le Saint-Esprit accomplit les actes propres à une personne. Il parle (Actes 10.19), témoigne (Romains 8.16), ordonne (Actes 8.29), conseille (Ésaïe 11.2), rappelle (Jean 14.26), enseigne (Luc 12.12)! Il accomplit même des miracles puisqu’il a transporté Philippe du chemin du désert à la ville d’Azot dans Actes 8! On peut lui mentir comme on peut mentir à une personne et c’est ce qu’ont fait Ananias et Saphira (Actes 5.1-11). En lui mentant, notons qu’ils ont menti à Dieu et ce passage souligne donc autant la personnalité que la divinité de l’Esprit Saint.

Les relations du Saint-Esprit nécessitent qu’il soit reconnu comme une personne à part entière. Quand les apôtres et les anciens de Jérusalem réunis vont dire « Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire » (Actes 15.28), pouvons-nous imaginer un seul instant que ce ne soit qu’une force impersonnelle qui ait dictée ces choses à l’ensemble de la congrégation? Ce passage, pris parmi d’autre, exige que le Saint-Esprit soit considéré comme une personne et une personne de premier choix! D’autant plus qu’il prie et intercède à travers nous par des soupirs inexprimables (Romains 8.26-27).

Le Saint-Esprit est aussi différencié de sa puissance. Par exemple, dans le récit de la nativité, l’ange va dire à Marie:

« Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1.35).

Si le Saint-Esprit n’était qu’une force impersonnelle, l’ange aurait simplement dit à Marie: « La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » et il n’aurait pas ajouté: « le Saint-Esprit viendra sur toi ». Il en est de même dans Luc 4.14 où il est dit:

« Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour ».

Encore une fois, si l’Esprit Saint n’était qu’une force impersonnelle, Luc aurait écrit: « Jésus, revêtu de la puissance du Très-Haut ». Mais il écrit: « Jésus, revêtu de la puissance de l’Esprit », différenciant la personne de l’Esprit de sa puissance. L’Esprit n’est donc pas qu’une puissance mais une personne glorieuse.

Et quelle personne glorieuse! Car concernant sa divinité, il est écrit que le Saint-Esprit convainc les hommes de péché, de justice et de jugement (Jean 16.8) et donne la vie en faisant naître de nouveau (Jean 3.8). Seul Dieu peut faire ces choses et c’est pourquoi le Saint-Esprit est Dieu. Dans 1 Corinthiens 3.16-17, l’apôtre Paul rappelle que les croyants sont le temple de Dieu et dans 1 Corinthiens 6.19-20, il leur rappelle qu’ils sont le temple de l’Esprit. « Dieu » et « Esprit » sont donc interchangeables dans cette vérité révélée.

L’Écriture attribue au Saint-Esprit toutes les perfections de la divinité. Il est omniprésent (Psaume 139.7-10);  omniscient (Ésaïe 40.13-14) et omnipotent (1 Corinthiens 12.11). Il est aussi éternel et immuable, comme le Père et le Fils (Hébreux 9.14). Il accomplit toutes les œuvres de la divinité. Il est Créateur (Job 26.13; Psaume 104.30). Il régénère (Jean 3.5). Il est inspire la révélation des Écritures (2 Pierre 1.21). Il est aussi celui qui ressuscite les morts (Romains 8.11). Il est donc le grand Dispensateur de la vie et la façon dont il est associé au Père et au Fils dans la Trinité montre qu’il est Dieu au même titre que le Père et le Fils. C’est lui qui a façonné le corps de Jésus dans le ventre de la vierge Marie et qui l’a préservé du péché (Matthieu 1.18). Comment aurait-il pu faire une telle chose s’il n’était pas le Dieu de la vie? Assurément, le Saint-Esprit est Dieu!

Enfin, notons aussi que les paroles du Saint-Esprit ont toujours été considérées comme les paroles de Dieu lui-même! Jésus lui-même l’atteste. Il dit:

« Comment donc David, animé par l’Esprit, l’appelle-t-il Seigneur, lorsqu’il dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils? » (Matthieu 22.43-45).

Assurément, quand le Saint-Esprit parle, c’est Dieu qui parle et nous ferions bien d’y prendre garde!

Le véritable christianisme a toujours défendu avec véhémence la personnalité et la divinité du Saint-Esprit et nous le faisons encore aujourd’hui. Le Saint-Esprit n’est pas moins Dieu que le Père et le Fils! Il est tout aussi le Seigneur!

S’il n’y a pas une articulation complète de la doctrine de la Trinité dans le Nouveau Testament, nous pouvons néanmoins affirmer, sur la base des formules trinitaires, que c’était la foi des premiers chrétiens. En effet, Jésus lui-même demande à ce que les candidats au baptême soient baptisés « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Matthieu 28.19). Notez le singulier dans l’expression « au nom » qui est attribué conjointement au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Un seul nom car un seul Dieu mais trois personnes car un Dieu en trois personnes!

Dans 2 Corinthiens 13.14, l’apôtre Paul prie pour que « la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu, et la communication du Saint-Esprit » soient avec tous! Et dans 1 Corinthiens 12.4-6, il parle, à propos des dons spirituels communiquées aux saints, « du même Esprit, du même Seigneur et du même Dieu ». Il en est de même dans les bénédictions spirituelles qui sont dans les lieux célestes en Christ qui sont communiquées par le Père (Éphésiens 1.3-6), par le Fils (Éphésiens 1.7-12) et par le Saint-Esprit (Éphésiens 1.13-14). Enfin, l’apôtre Pierre invoque la grâce et la paix sur ceux « qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ » (1 Pierre 1.2).

Dans l’Ancien Testament, nous pouvons souligner le pluriel du nom de Dieu Elohim qui est employé dans Genèse 1.26 et qui semble être plus qu’un pluriel de majesté:

« Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre ».

De plus, notons que l’Ancien Testament accorde un statut divin à la Parole et à la Sagesse de Dieu. S’il est vrai que dans l’ombre des choses à venir, c’était des personnifications des attributs de Dieu, à la lumière du Nouveau Testament, nous sommes saisis par la personnalité de celui qui est Parole et Sagesse de Dieu et surtout de celui qui est l’Esprit de Dieu et qui se mouvait au-dessus des eaux au commencement de toutes choses (Genèse 1.1-2).

Jean Cizeron a donc raison de dire: « Dans l’Ancien Testament déjà, ces personnes divines étaient présentées distinctes. Dire que la doctrine de la Trinité est étrangère à l’Ancien Testament, c’est avancer une grave erreur. Regardez le psaume 2, vous y verrez que l’Éternel, le Dieu des cieux a oint quelqu’un qui se nomme ‘roi’ et ‘fils’ -. Tu es mon fils! Je t’ai engendré aujourd’hui. Invitation est adressée à tous de ‘baiser le fils, et de se confier en lui’. Même chose dans le psaume 45, où même Dieu parle directement à une personne qu’il nomme ‘Dieu’: ‘C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie’. En continuant à feuilleter l’Ancien Testament, nous voyons le prophète Ésaïe décerner les noms de ‘Dieu Puissant’ et de ‘Père éternel’ à un fils d’Israël annoncé! (Ésaïe 9.5); Jérémie l’imite: il proclame qu’un ‘germe juste’ naîtra dans la maison de David, et qu’on l’appellera ‘l’Éternel, notre justice’. Ézéchiel déclare pour sa part: ‘Moi, l’Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera leur prince au milieu d’elles; il les fera paître, il sera leur pasteur’ (Ézéchiel 34.23); or, il précise un peu plus loin que le ‘serviteur David’ ne mourra pas car ‘il sera leur prince pour toujours’ (37.25). Ézéchiel ne peut parler que d’un fils du roi David, puisque ce dernier est mort depuis plusieurs siècles lorsque le prophète annonce ces bonnes nouvelles. L’Ancien Testament fait aussi mention de ‘l’Esprit de l’Eternel’ (1 Rois 18.12; 2 Chroniques 24.20). Nous y voyons également que Dieu désire être appelé ‘Mon Père’ (Jérémie 3.19; Psaume 103.13). Les trois Personnes divines sont donc bien présentes dans la Bible hébraïque, notre Ancien Testament ».

Que pouvons-nous retenir de tout cet exposé? John MacArthur dit:

« Dieu le Père a le droit de recevoir l’adoration (Jean 4.23; Jacques 3.9), de donner des ordres (Jean 14.31), de pardonner le péché (Matthieu 6.14) et de juger (Jean 5.30). Dieu le Fils a le droit de recevoir l’adoration (Matthieu 14.33; 28.9; Jean 20.28; Hébreux 1.6), de donner des commandements (Jean 5.12, 14), de pardonner le péché (Marc 2.8-12), de juger (Matthieu 25.31, 32; Jean 5.22; Actes 10.42; 17.31; Romains 14.10, 11; 2 Corinthiens 5.10; 2 TImothée 4.1; 1 Pierre 4.1, 5; Apocalypse 19.11-15; 22.12, 13) et d’être l’objet de la foi (Jean 1.12; 20.21). Dieu le Saint-Esprit a le droit de recevoir l’adoration (Éphésiens 4.30; 1 Thessaloniciens 5.19; Hébreux 10.29), de connaître les profondeurs de Dieu (1 Corinthiens 2.10), de donner des commandements (Actes 8.29; 10.19, 20) et d’accorder des dons (1 Corinthiens 12.4, 7, 8, 11) ».

Concernant le fait que le Saint-Esprit mérite l’adoration et les références qu’il cite, John MacArthur ajoute: « Aucun des trois passages cités n’affirme formellement que le Saint-Esprit a la prérogative d’être adoré en tant que Dieu. Ces textes affirment plutôt qu’il ne faut pas ‘attrister’, ‘éteindre’, ni ‘blasphémer’ le Saint-Esprit. Ces expressions négatives doivent être considérées comme sous-entendant des commandements positifs incitant les gens à prendre le contrepied de ces actions, autrement dit, obéir au Saint-Esprit, l’honorer et l’adorer ».

Si les trois personnes de la Trinité ne se distinguent pas selon l’essence ni selon la gloire et l’adoration, en quoi se distinguent-elles? Nous croyons qu’elles se distinguent selon leur relation. En effet, le Père est appelé comme tel car il est celui qui engendre le Fils de toute éternité (Jean 1.18). Le Saint-Esprit, quant à lui, est appelé comme tel car il procède du Père et du Fils (Jean 14.26; 15.26). Ainsi, le Père n’est ni créé ni engendré. Le Fils n’est issu que du Père, il n’est pas créé mais engendré. Le Saint-Esprit vient du Père et du Fils, il n’est ni créé ni engendré mais il procède. Il n’y a donc qu’un Père, qu’un Fils et qu’un Esprit Saint. Et ainsi, il existe un ordre dans la Trinité, qui ne touche pas ni la gloire ni à la puissance de chacune des personnes de Dieu: Le Père est premier, le Fils est second et l’Esprit est troisième.

Notons, comme le dira Louis Berkhof, qu’en Dieu, « Il n’y a pas trois individus juxtaposés l’un à l’autre, ni séparés les uns des autres, mais seulement trois consciences personnelles au sein de l’essence Divine, qui n’est pas seulement génériquement mais aussi numériquement une ». Il en découle que l’essence divine n’est pas reproduite dans le Fils ou dans l’Esprit. Jésus ou le Saint-Esprit ne sont pas que des « copies » de Dieu. La Divinité n’existe simplement pas indépendamment des trois personnes. Il n’y aucune existence en dehors des trois personnes, sinon, nous aurions affaire à trois dieux et nous rejetons fermement toute forme de tri-théisme dans quelconque confession de foi. Comme le dira encore Louis Berkhof:

« Lorsque nous réfléchissons spécialement aux relations entre les trois personnes de l’essence divine, nous ne disposons plus d’aucune analogie. Nous réalisons alors que la Trinité est un mystère bien au-delà de notre compréhension, c’est là sa gloire incompréhensible ».

Il est habituel de dire que les trois personnes de la Divinité se distinguent aussi par leurs oeuvres respectives. Bien que le Père, le Fils et le Saint-Esprit agissent dans l’unité dans tous les domaines mentionnés, la Création est d’abord l’oeuvre du Père, la Rédemption celle du Fils et la sanctification celle de l’Esprit. Encore une fois, les trois personnes de la Trinité coopèrent inséparablement dans toutes ces oeuvres, car le Fils et l’Esprit agissent dans la Création (Colossiens 1.16-17; Psaume 104.30), le Père et l’Esprit agissent dans la Rédemption (Galates 4.4-5; Romains 8.11) et le Père et le Fils agissent dans la sanctification (1 Thessaloniciens 5.23; 1 Corinthiens 1.30); mais le Père est présenté spécifiquement comme le Créateur dans 1 Pierre 4.19; le Fils comme Rédempteur et Médiateur dans Romains 3.24, Éphésiens 1.7 et 1 Timothée 2.5; et l’Esprit comme agent de la sanctification dans 2 Thessaloniciens 2.13 et 1 Pierre 1.2.

La Croix de notre Seigneur Jésus-Christ est le point d’orgue de tout ce que nous partageons sur ce Dieu trinitaire, « car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5.19). Pourtant, ce n’est pas le Père qui meurt sur le bois infâme mais bien le Fils, et il s’offre par l’Esprit éternel (Hébreux 9.14), puisant en lui la force d’aller jusqu’au bout de sa mission de Rédemption dans l’incarnation. Ainsi, à la Croix, le Dieu trinitaire opère le salut. Le Père abandonne le Fils pour un moment en faisant retomber sur lui le châtiment de nos fautes et Jésus-Christ, homme et Dieu, meurt pour nous pécheurs en étant fait péché à notre place, sacrifice parfait d’expiation. Le Saint-Esprit ressuscite le Fils pour que ce dernier, élevé à la droite du Père dans la majesté céleste, intercède maintenant en notre faveur! Que ce Dieu béni, existant de toute éternité en trois personnes, soit glorifié!

Philippe Bergamini

Pasteur