Moïse TARACONAT
Nom: Moïse TARACONAT
Église: Mont-Vert
Tél: 0692 42 42 15
Email: moise.taraconat[a]orange.fr
« La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers ; priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.
Témoignage
J’ai grandi au milieu d’une famille nombreuse : 7 sœurs et 2 frères. Mes parents se sont appliqués à nous apprendre à vivre dans les meilleures conditions possibles. Moi- même, dès mon jeune âge, je cherchais Dieu dans la religion dans laquelle j’étais né, et que je croyais être la meilleure. Certes, je ne trouvais pas de satisfaction, mais pour moi, il n’y avait que ça.
J’essayais d’aller toujours plus en profondeur. Ma conscience me reprenait souvent, parce que je me rendais compte que, malgré tous mes efforts, je n’étais pas agréable à Dieu.
Je n’étais pas heureux, je n’avais aucune assurance quant à mon salut. En plus, j’étais physiquement malade. Je souffrais continuellement de maux de tête. J’allais chez le médecin pratiquement tous les mois, parfois deux fois par mois. Il y avait des soulagements, mais je n’étais pas guéri. J’ai fait des neuvaines, des pèlerinages, des promesses un peu partout, cela ne m’a apporté qu’un semblant de consolation.
A cette époque là, j’avais entendu parler de la Mission Salut Guérison, mais ce n’était pas pour moi. Peut-être pour les autres, mais surtout pas pour moi ! J’étais fidèle envers ma religion et on ne me déstabilisait pas comme ça !
En 1971, je suis allé en Métropole, premièrement pour trouver du travail, deuxièmement je me disais que peut-être, en changeant de pays, je me porterais mieux dans ma santé. Cela était une erreur.
Avec l’hiver, mes maux de tête étaient plus fréquents et plus forts. Mon cas empirait, je n’avais plus vraiment le goût de vivre.
Comme j’ai toujours aimé la lecture, je lisais tout ce qui passait dans les mains. Les chrétiens de la ville de Mantes-la-Jolie, où j’habitais, firent un jour une distribution de prospectus.
MA CONVERSION
Un matin en passant à côté de ma boîte aux lettres, je remarquais un prospectus par terre. Celui-ci me donnait trois possibilités :
- Recevoir un Évangile gratuit : c’était intéressant.
- Suivre un cours concernant Jésus, sur le salut.
La possibilité, à mon tour, de recevoir des prospectus pour les distribuer.
Ayant du temps libre, j’ai commandé le Nouveau Testament. J’ai demandé les cours sur le salut en Jésus, ainsi que des prospectus. Et voilà comment j’ai commencé, et j’ai attendu. J’ai reçu un colis contenant le Nouveau Testament et le cours sur le salut, accompagné d’une lettre manuscrite : « Cher frère en Christ » – « Si vous saviez de quoi ma vie est faite, vous ne m’appelleriez pas frère ! » me suis-je dit.
Quelques jours après, arrivait un autre colis : les prospectus à distribuer. Je les diffusais sans savoir, car j’en ai également mis dans des boîtes aux lettres de chrétiens ! Ils sont allés voir leur pasteur pour savoir qui distribuait ces tracts. Ils ne me connaissaient pas.
Ils avaient l’impression que les prospectus tombaient tout seuls dans les boîtes aux lettres. Bien sûr, Ils ont fini par me découvrir et ils m’ont invité à venir écouter l’Evangile. Croyant que c’était catholique, j’ai répondu à l’invitation. En écoutant la prédication de l’Evangile, les témoignages, en sentant la présence de Dieu, j’étais étonné – Ma première impression :
« C’est du catholicisme bien amélioré », me disais – je en moi- même. Les chrétiens et le pasteur – qui étaient d’une gentillesse impossible à trouver ailleurs – m’ont de nouveau invité. Je suis revenu et quand j’ai compris qu’il s’agissait de Mission Salut et Guérison, le Seigneur m’avait déjà pris dans son filet ! Ne pouvant me prendre à l’île de la Réunion, il me « pêcha » en Métropole. Puis, j’ai été entièrement guéri de mes maux de tête. J’ai été baptisé d’eau en Octobre 1972 et quelques temps après le Seigneur Jésus-Christ m’a rempli du Saint-Esprit.
MON TRAVAIL DANS L’EGLISE.
J’ai continué à distribuer des prospectus de village en village, à l’aide d’un plan de la ville que le pasteur m’avait remis. Je ne manquais pas de lui rendre compte du travail accompli.
J’étais, de même, le chauffeur de mon pasteur, parce qu’il ne conduisait pas. Comme je le pilotais bien dans ma voiture, à la fin, il me donna la possibilité de conduire l’Assemblée dans des chants.
En 1975, mon père étant décédé, je résolus de revenir à l’île de la Réunion, au grand regret des frères et sœurs de Mantes-la-Jolie.
Je me suis alors intégré dans l’Assemblée de Saint-Pierre. Là, j’ai servi le Seigneur d’une manière ou d’une autre : avec mon camion, avec ma pioche… Je n’hésitais pas à gratter la cour de la Mission de Sain- Pierre, même si on ne me le demandait pas. Je le faisais avec joie, mais aussi par devoir, car, caché au fond de moi-même, il y avait le désir de servir Dieu.
En ce qui me concerne, je crois que je l’aurais gardé secret. C’est le Seigneur qui l’a fait monter en surface et mis en évidence. Je lui rends gloire de tout mon cœur.
L’APPEL AU MINISTERE PASTORAL.
En 1972, j’étais à peine converti lorsque le missionnaire Aimé Cizeron et son épouse visitèrent l’Assemblée Mantes-la-Jolie. En passant auprès de moi, il dit : « Le Seigneur a besoin de toi » – Je n’ai jamais pu me débarrasser de cet appel.
Nous étions deux à l’avoir entendu. L’autre était un Arabe, qui, comme moi, commençait à suivre l’Évangile. Lui aussi aurait pu se sentir interpellé, mais nous ne l’avons plus revu.
Je ne savais pas avec précision pour quelle raison le Seigneur avait besoin de moi. Ma famille n’étant pas convertie, je pensais : « Certainement le Seigneur désire m’utiliser pour leur conversion » – Ce n’était pas faux, la plupart de mes proches s’est convertie.
Deuxièmement indice : l’église de Mantes-la-Jolie décida de m’offrir un cadeau ; c’était une concordance ? » Je n’envoyais pas trop l’utilité. Une dame me répondit : « Certainement le pasteur sait qu’elle te sera utile ! » – Il ne s’est pas trompé, je m’en sers régulièrement.
C’est en 1978, environ, que l’appel de Dieu se précisa et devint pressant en moi. J’en parlais au pasteur de Saint- Pierre et j’ai attendu. L’attente me paraissait longue. Je rappelais à mon pasteur mon désir d’entrer dans le ministère pastoral et, là, il me fit comprendre que la charge n’était pas pour moi.
Je reconnais que je n’avais pas la tête d’un pasteur ! La porte d’entrée du ministère restait fermée et pourtant le Seigneur continuait à m’appeler. Ceci produisait de la souffrance dans mon cœur. Elle alla grandissant jusqu’au jour où je dis ouvertement au Seigneur : j’en ai assez du ministère, je n’en veux plus. Cesse de m’importuner ; comment veux –tu que je rentre puisque la porte est fermée ? »
Chose étrange, Dieu m’a laissé tranquille. Des années ont passé. Je n’ai plus entendu l’appel de Dieu ; J’étais en paix, ma conscience était calme. Le ministère n’était plus mon affaire.
En 1984, j’assistais à une réunion de prière. Le pasteur, qui n’était plus le même, demandait à l’Église de prier pour que Dieu fasse lever des ouvriers pour la moisson.
Matthieu 9 /37-38 : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers ; priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. »
J’ai commencé à prier le Seigneur : « Envoie des ouvriers dans ta moisson »
Dieu a parlé fort à mon cœur, me disant : «Tu n’as qu’à te lever toi-même ». J’étais en colère et je dis à Dieu : « Pourquoi moi ? » Et Dieu insistait dans mon cœur : « Pourquoi pas toi ? » Je répliquai : « Je suis trop petit ! » Le Seigneur ne m’a pas laissé. Il m’a encore parlé, me disant : « Je ne me sers pas de tes jambes, j’utilise ta bouche. »
Dieu savait ce qu’il voulait. Il désirait que j’entre dans le ministère. Moi, je savais aussi ce que je voulais. Je ne désirais plus y entrer, un point c’est tout ! Ce n’était pas compliqué… Alors, le combat a recommencé. Je me disais : « Mais ce n’est pas vrai ».
Je n’ai rien dit à personne, croyant qu’avec le temps cela passerait. Mais la lutte ne diminuait pas, au contraire, elle augmentait, l’appel de Dieu se faisant de plus en plus pressant. Il fallait absolument que je parle au pasteur. Étant marié, il était nécessaire que j’en informe ma femme. Il n’était pas question d’en parler au pasteur sans que je sois sûr que mon épouse était bien d’accord. Après lui en avoir parlé sérieusement, elle s’est mise à rire. Elle ne croyait pas un mot de ce que je lui disais. Pour elle aussi, je n’avais pas la tête d’un pasteur !
J’ai insisté, auprès d’elle, sur ma conviction. Je lui ai demandé de prier de son côté, et moi du mien. Je ne l’ai pas influencé. Je ne voulais pas la forcer.
De nouveau, j’ai attendu, et le temps paraissait long. Un jour, à ma grande surprise, mon épouse eut également la conviction que Dieu nous appelait à son service. Elle était heureuse, et il me semblait l’être plus encore. J’en ai informé la pasteur Razi et le missionnaire Aimé Cizeron.
Le temps était venu pour moi d’entrer dans le ministère pastoral. Curieusement, celui qui, au départ de ma vie chrétienne, m’avait dit : « Le Seigneur a besoin de toi » m’a introduit lui- même dans le ministère.
Mes débuts se firent à Saint- Leu, en 1986. Je n’oublierai jamais cette année-là ; ni les chrétiens, les frères et les sœurs de cette Assemblée. On n’oublie pas l’Eglise dans laquelle on a commencé à servir à plein temps.
En 1987, ma femme et moi avons exercé notre ministère dans l’Assemblée de la Ravine des Cabris. Nous y avons été heureux malgré les différents combats auxquels nous avons dû faire face.
Puis le moment d’aller travailler dans un autre champ était arrivé. C’est avec paix et avec joie que nous étions sur l’île de Mayotte de 1998 à 2004.
Puis nous sommes revenues dans l’île à l’Église de Mont Vert et nous travaillons en collaboration avec tous les pasteurs de la région.
Quand il y a beaucoup à accomplir, c’est passionnant.
Que Dieu bénisse abondamment l’œuvre sur cette île et tous les champs missionnaires, qu’elles croissent.