Harry BOUCHER

Témoignage

Voici comment l’Evangile est arrivé chez nous. Mes parents étaient marchands de légumes et de fruits dans le marché couvert de Saint-Pierre. En 1968, alors qu’ils travaillaient ensemble, mon père a fait un gros malaise. Il s’est affalé devant ma mère affolée.

Conduit à l’hôpital, il  a été dans un coma et souffrait d’une hémorragie interne. Le diagnostic des médecins était très pessimiste. Maman voyait l’avenir sombre. Une cliente chrétienne lui a parlé de l’évangile et l’a emmené  à une réunion à la Rivière d’Abord.

Pendant que le pasteur imposait les mains à ma mère, mon père est sorti de son coma. Le miracle s’était produit. De reconnaissance, mes parents ont donné leur cœur à Jésus.

Dès mon jeune âge, j’ai assisté aux réunions d’enfant, d’adolescent, de jeunesse et j’ai participé aux colonies de vacances. J’ai entendu l’appel du Seigneur pour le ministère à l’âge de 10 ans environ. Mais devenu majeur, j’ai résisté à cet appel en fuyant.

Pour ne plus entendre cet appel, je suis parti en Métropole dans le but de faire mon service militaire et y faire ma vie. J’étais dans la Marine et le commandant a voulu que je m’engage.  Au moment de signer les papiers, un verset s’est imposé à moi : ne sois pas parmi ceux qui prennent des engagements – Proverbes 22 :26.

Je suis donc revenu sur l’île et j’ai repris mes activités dans l’Eglise de St-Pierre sans rien dire au pasteur. J’ai de nouveau fui à Saint-Denis.  J’étais comptable dans un garage.

Pendant 2 ans, la semaine, j’étais dans le Chef-Lieu et le weekend je retournais à Saint-Pierre m’occuper des réunions d’ados et de jeunesse. Alors que je lui résistais, le Seigneur m’a prévenu qu’il va toucher à mon matériel.

Un weekend, en rentrant dans le sud, juste devant la gare où La Mission a commencé, j’ai eu un accident. Ma voiture est encastrée sous un gros camion et j’ai failli perdre la vie. N’ayant plus de matériel, j’ai dû donc démissionné de mon poste et je suis retourné sur Saint-Pierre.

J’ai trouvé un autre emploi dans une entreprise agro-alimentaire environ pendant deux ans (les Salaisons de Bourbon).  Devant ma résistance, le Seigneur m’a de nouveau prévenu qu’il va toucher à ma santé.

Je m’épanouissais dans mon travail quand un jour, la chef comptable a utilisé mon ordinateur. Elle  a fait une mauvaise manipulation et toute  la comptabilité de l’entreprise a été perdue. J’avais oublié  de faire des sauvegardes. Mais fort heureusement, j’avais gardé mes brouillards sur lesquels figuraient les noms et les montants des factures de tous les fournisseurs et des clients.

Il m’a fallu d’arrache-pied tout saisir à la main et rattraper 9 mois de travail. L’heure des bilans avec l’expert-comptable et le commissaire aux comptes était proche.

Après deux mois de travail intense, de justesse, on a pu présenter un bilan satisfaisant. Suite à ces efforts de travail sans relâche, je suis tombé dans une grande dépression. Ma santé a été touchée.

J’ai supplié Jésus de me délivrer, mais je n’avais aucune réponse. Un lundi soir, je suis arrivé en retard délibérément à la réunion de prière. Je me suis assis au fond de la salle. Personne ne m’a vu. L’Eglise était en prière.

Au moment où je prenais place, un don spirituel a été donné me rappelant fermement à entrer dans le ministère. Silencieusement, en pleur, j’ai capitulé en disant oui à Jésus.

Je n’ai pas attendu que la réunion se termine. Je suis sorti. Ma venue est passée inaperçue… Ce soir-là, je n’ai pris aucun cachet. Le lendemain je me suis réveillé en bonne santé. J’étais complètement libéré.

J’ai repris mon travail et fait part de ma démission au Directeur. Il m’a dit : devant une telle vocation, je ne peux pas lutter contre et m’a laissé partir en paix. Depuis 1992, j’ai exercé mon ministère à Saint-Denis près de 22 ans. J’ai été 4 ans sur la Possession et depuis, j’exerce sur la région de Saint-Paul. Jésus s’est toujours occupé de mon ministère, de mon pariage, de mon épouse et de mes trois enfants.